Sylvette Denèfle, Constance de Gourcy, Karine Lambert, organisatrices du colloque « Altérités et résistances au prisme du genre en Méditerranée » qui s’est déroulé du 7 au 9 novembre 2019 à Aix-en-Provence et Marseille, donnent à voir les échanges de ce moment scientifique
– par la présentation du film de l’intégralité des travaux du colloque,
– par la réalisation d’un film de recherche « La fenêtre du vent » qui sera présenté au public au printemps 2021.
Film de captation de l’intégralité des communications (réalisation Les films du papillon)
http://mediamed.mmsh.univ-aix.fr/chaines/lames/Pages/000-GEFEM.aspx
Synopsis de la recherche filmique associée au colloque Altergemed qui sera visionnée au printemps 2021 :
LA FENÊTRE DU VENT
Un film de Ons KAMOUN, réalisatrice tunisienne
« Je sortais d’un film sur la démarche des cinéastes et la création comme un incontournable récit de soi, un moyen d’engagement et de revendication. Ces films, réalisés dans un contexte tunisien de lutte et de crise, portaient un regard sensible et pourtant spontané sur le genre. Leur réception par la société des chercheurs en sciences humaines m’a alors ouvert les yeux sur l’importance de chaque production artistique ou scientifique autour de la question. Chaque témoignage, chaque image, son, chaque texte, est une promesse… une parole que je m’aventure, à mon tour, à recueillir… à retenir. Le colloque ALTERGEMED- Altérités et résistances à l’épreuve du genre en Méditerranée qui s’est déroulé à Aix-en-Provence et Marseille en novembre 2019 a été pour moi l’occasion d’une précieuse rencontre avec deux producteurs de la pensée : les artistes et les scientifiques.
Au cours de l’un des moments intenses d’enquête, un chercheur me raconte l’histoire de « la fenêtre du vent » : une ouverture dans un reste de mur à travers laquelle des femmes kabyles pouvaient, dans le passé, communiquer symboliquement avec l’ailleurs, là où leurs absents sont contraints à l’exil. Le vent, communément langue de la mort, délivre désormais du trauma en murmurant des signes. Cette fenêtre-parloir qui déliait les langues aidait à résister. Je fais instantanément le parallèle et la symbolique m’est révélée. Je me saisis du filmage comme d’un dispositif semblable et invite ces chercheurs de vérités à venir parler. Le résultat atteste curieusement de la recherche comme « un incontournable récit de soi, un moyen d’engagement et de revendication. »